Fernand Léger. Peindre la vie moderne

No. 322

“C’est debout, en état de guerre avec la société, que ces oeuvres vivantes ont été conçues et forgées”, écrivait Fernand Léger vers 1955, à la fin de sa vie. Amené au cubisme par les oeuvres de Cézanne, Léger dépasse rapidement le parti de Braque et de Picasso, pour élaborer, au coeur d’une bataille des volumes, des lignes et des couleurs, sa théorie des contrastes, qu’aucune évolution ultérieure ne remettra en cause. Trouvant pleinement la justification de ce langage pictural dans la vie moderne et sa violence mécanique, Léger prône un “nouveau réalisme”, accordé à la beauté plastique de la civilisation industrielle. Cependant, cet art s’écarte bientôt de ses modèles mécanistes pour fournir l’antidote aux fatigues du monde moderne. Il fait place à d’utopiques visions d’un éden terrestre, où l’harmonie sociale régit les rapports entre les hommes, désormais réconciliés avec la nature et leur environnement. Retraçant un des parcours des plus exemplaires de ce siècle, Arnauld Pierre montre en quoi Fernand Léger, le classique de la modernité, a rempli l’objectif qu’il s’était assigné : créer l’art le plus fidèle à son époque.

128 Pages